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L’art du recyclage
Une histoire de petits morceaux
Conséquence de la coupe à la meuleuse, des chutes de marbre avec une ou plusieurs coupes nettes sont mises de côté le temps de traiter les sujets précédents. Et la découverte de la colle cyanoacrylate et de ses vertus me donne des idées pour explorer une nouvelle direction de travail. Pour la faire courte, j’ai mis en six vues le montage d’Abstract Trio 0415.
OK c’est du Couper/Coller, mais il ne faudrait pas oublier les deux P qui prennent un temps fou Poncer / Polir.
Et maintenant quatre vues du travail terminé (Vous noterez au passage que les photos sont moins grandes quand vous cliquez dessus pour les afficher. Elles sont en 1200x 1200 maxi)
Abstract Trio 0415 – Etat final
Dimensions globales 13x6x16. Les morceaux tiennent bien en place. J’arrive à soulever l’ensemble en le prenant par l’une des petites pièce triangulaires supérieures. Néanmoins je ne recommande pas de faire ça trop souvent car j’ignore encore comment ce type de collage vieillit dans le temps.
Totem 0415 sans tabou
Découverte de la station verticale.
A mesure que j’avance dans une série de travaux, je me donne de nouveaux défis à résoudre. Après avoir repris la meuleuse en main, je me suis donné pour objectif de réaliser un sujet en position verticale. Le problème est simple. Le marbre a une densité d’environ 2,7 soit 2,7 tonnes le mètre-cube. Un bloc de 40x10x1,7 pèse environ 1,8 kg. Pour que mon sujet tienne verticalement, il faut qu’il s’équilibre sur une assise de 10×1,7 cm. La forme du bloc interdit les porte-à-faux, mais le centre de gravité est à 20cm au dessus de la base. En clair, au premier coup de vent ou au premier coup de main, le sujet va se retrouver à plat avec une probabilité supérieure à 1/2 de se fragmenter.
Avant de résoudre ce petit problème, je vais rapidement vous passer le film de la réalisation de Totem 0415
La conception s’oriente dès le départ vers une position verticale. De gauche à droite vous avez le dessin initial sur canson, le même découpé et détouré en conservant les points d’ancrage (les triangles à mi-hauteur et en haut) et le traçage sur le recto et le verso. Travail somme toute basique donc pas de commentaires particuliers. A partir de là, je dégage à la meuleuse les morceaux qui peuvent l’être sans mettre la pièce en risque. Et ça va très vite.
Le découpage extérieur terminé, je creuse l’arc de cercle pour générer une zone de transparence et j’abaisse les plans qui encadrent les blocs carrés du haut et du bas pour les rendre le plus saillant possible. Ca devient un travail presqu’exclusivement manuel. Avec le Dremel, les meules s’usent très vite et le moindre dérapage peut faire des marques sur les plans que je veux conserver. La recette est donc simple : huile de coude, patience et des petits rifloirs avec lesquels je gratte, je gratte et je gratte jusqu’à obtenir les formes voulues. Sur la partie en arc de cercle du haut là, c’est Dremel sans souci….
Ensuite j’efface les marques de traçage (visibles sur les deux photos ci-dessus), et j’attaque le ponçage pour faire disparaitre les marques de rifloir et bien nettoyer tous les fonds. C’est long mais c’est nécessaire. Là j’ai fait six passes de ponçage passant du grain 120 au grain 800. Ensuite un double polissage vient terminer toutes les surfaces. La difficulté est de passer dans les découpes pour bien lustrer les parties les plus profondes.
Et maintenant résolvons le problème de départ : la station verticale.
Dans mon stock de pierres, je me suis constitué un assortiment de blocs de 10×10 15X10, récupérés chez un distributeurs de carrelages et . Selon les dimensions c’étaient soit des échantillons, soit des chutes de coupes. Tous ces blocs ont une surface superbement polie et au moins trois tranches rectilignes. Un petit coup de ponçage des tranches (3 passes 120-180-240) et un polissage pour le principe et je dispose de socles sympas.
Un socle + Totem 0415 + une idée à la con = une galère.
La première idée qui me vient est de creuser ce socle sur deux centimètres de profondeur pour y encastrer mon sujet. Après quelques heures de lutte sur un bloc de 15×10, et avoir bouffé quelques meules sur une grosse perceuse, j’en arrive au constat que ça ne fera rien de propre, vu que je ne suis pas outillé pour travailler ce qui doit être un granit. Déduction faite en calculant la densité de la bête qui avoisine les 3,6. (Rappel le marbre est à 2,7 et l’eau à 1)
En fouillant mon stock, je trouve un joli bloc de 10x10x3 d’une densité proche de 4 ( ± 1,2 kg pour 300 cm3 ). Mais pas question de percer le socle et le sujet (risque d’éclatement) pour passer une tige de montage. Il reste une seule solution : le collage à la colle cyanoacrylate.
Hop une fine couche de colle sur le socle, une autre sous le sujet. Je laisse polymériser quelques instants et j’assemble délicatement les deux morceaux sachant que la prise va être instantanée et définitive. Après quelques minutes, j’attrape le sujet par le haut et le socle reste bien collé. Nickel, c’est résolu … et c’est pas laid. Mais je vous laisse juges.
A droite la vue de profil permet de voir que j’ai changé d’avis sur le fond en arc de cercle. J’ai décidé de le percer en partie pour créer une petite fenêtre qu’on ne voit pas dans les vues de gauche et du milieu.
Prochain challenge : Aller plus loin avec le marbre et la colle…. A suivre.
Rappel Cliquez sur les photos pour les voir en (très) gros plan.
Faut que ça sèche sinon c’est mou.
Une création entamée depuis janvier, lors de mes premières expérimentations autour du papier mâché, a failli finir à la poubelle.
Des débuts poussifs.
Je pars d’une découpe de carton d’emballage pour faire une silhouette de ce que je vise. Simple parce que pour le dessin, j’ai deux mains gauches.
Le carton d’emballage est à la fois léger et a priori assez rigide pour créer des volumes intéressants.
Pour obtenir un vrai volume, je fais la découpe sur un carton double et j’écarte les deux morceaux par des entretoises réalisées dans les chutes. Faut en perdre le moins possible. Un peu de tireau de carrossier permet de stabiliser le tout.
Jusqu’ici tout va bien et je baigne dans une certaine félicité. Ceux qui ajoutent “Félicie aussi” sont invités à sortir.
Je commence la pose de papier journal sur les grands plans de profil. J’ai dans l’idée de faire des volumes plus galbés autour des des ronds qui dépassent. Et vas-y que je t’encolle (avec un o, précision à l’attention des esprits mal tournés) du papier journal pour faire une base d’accroche pour du paper mâché broyé fin. Le résultat est assez sympathique. Ca prend réellement forme. Et l’artiste se prend à rêver quelques jours de séchage puis gesso puis peinture et basta.
Et le rêve devient cauchemar.
En janvier, c’est l’hiver. (Belle tautologie, à domicile) et cette année, il est particulièrement humide. Résultat des courses, les plans couverts de papier journal sèchent en trois jours tandis que toutes les zones où j’ai mis (en quantité) du papier mâché ne sèchent pas. Même pas en surface. Pire, elles ramollissent le carton de base. La boule du haut commence à piquer du nez tant le carton est devenu mou et la masse humide pèse sur le porte-à-faux..
Poubelle ? Pas poubelle ?
Pris par d’autre travaux, je décide d’abandonner ce travail à son sort tout en le couchant sur un flanc, dans un coin de mon garage.
Patience et longueur de temps.
Courant février, je redécouvre ce truc presque sec sur la face restée à l’air. Aussitôt je le retourne pur laisser sécher l’autre face. Et début mars, miracle c’est sec. Dommage collatéral, le carton support qui supportait la boule du haut s’est un peu affaissé. Mais sec, c’est moins devenu beaucoup moins lourd.
Reprise du processus normal de travail. Pose de papier mousseline sur l’ensemble. J’en profite pour redresser la tête en tendant le papier sur la surface supérieure et en la soutenant, le temps du séchage avec une entretoise. Après séchage du papier mousseline, une couche de gesso pour faire une base pour la peinture acrylique. L’ensemble est peint en blanc additionné d’une pointe de jaune pour tenter de rappeler un calcaire. Sur ce dernier point, je vais avoir du boulot pour apprendre à doser mes couleurs. Le premier essai donne un truc très jaune, (affreux). Une seconde couche avec moins de 0,25 % de jaune donne un résultat nettement plus proche de ce que je souhaite.
Au final.
Pour un premier essai dans cette direction technique, j’obtiens une Maternité qui me plait.
Dimensions 37 cm de long, 48 cm de haut, 8 cm de large à la base, le tout pour moins de six cents grammes une fois sec. Eh !! Eh !!
Reste à faire : un petit film 360° pour illustrer ce billet.
A la recherche du papier mâché #2
Dans l’épisode précédent http://www.elzede.com/?p=259 , j’ai commencé à analyser mes expériences sur cette matière.
La fabrication de la pâte est un processus long (et salissant, à cause de l’encre d’imprimerie). La difficulté est d’arriver à obtenir une pâte la plus sèche possible et la plus homogène possible avant mise en oeuvre.
Dans le sujet réalisé là http://www.elzede.com/?p=324, comme dans la réalisation ci-dessous,
outre les soucis de structure trop légère déjà évoqués, ma pâte était trop humide avant d’être mélangée à de la colle à tapisserie et de la peinture vinylique blanche. Le sèche-cheveux, puis le décapeur thermique sont mis à contribution pour arriver à terminer les sujets dans un délai raisonnable.
Sur des petits volumes de pâte, l’objet a un aspect granuleux après séchage. Dans le présent sujet, j’ai réutilisé du papier de soie blanc pour gommer les grosses inégalités de surface. Les meubles sont sauvés et le résultat est celui-ci.
Une couche de gesso prépare le fond pour un passage de peinture acrylique. Le fond est blanc et la surface rappelle un matériau martelé.
Après le passage de “à sec” du mélange gris-bleu, j’obtiens le résultat suivant
Et une fois le socle peint avec le même mélange le résultat final est ici.