Que dalle, c’est pas rien !

Comment passer de ça

à ça

Dans  une autre vie, j’ai dû être récupérateur de n’importe quoi.

Le gaspillage me gave et j’aime donner une autre vie à des machins sans importance. En l’espèce j’ai récupéré des chutes diverses de dallages variés. En conséquence, je ne sais pas trop à quelle type de pierre je m’attaque.

En quelques séances, vous allez voir la transformation de ce qui aurait dû finir dans une benne à gravats en un truc plus sympa. je laisse les mauvaises langues libres de dire que j’aurais mieux fait de ne rien faire.

Tout est affaire de goût. Et vous le savez, les dégouts et les couleuvres….

 

Un bout de dallage moche

Présentation de l’objet du délit

La dalle fait trois centimètres d’épaisseur avec des teintes variant du rouge au crème. Le matériau parait globalement homogène. Certitude, ce n’est pas du granit. A gauche, on voit une face quasi rectiligne, ça fera une base pour poser, en position verticale, la chose une fois terminée. L’autre option c’est de la poser à plat façon dessous de plat. Les grandes faces sont plates et portent des marques de ponçage. Il est vraisemblable que la chute provient d’une grande dalle servant à faire des dessus de cuisine ou de salle de bains….

 

Un dessin à la va-vite

Pour tenir compte des contraintes :

  • Deux faces planes et peu d’épaisseur, donc peu de reliefs possibles
  • Matériau inconnu (marbre ?) dont la dureté est difficile à apprécier
  • Pas de travail au burin et à la massette – (résistance au chocs inconnue)

il faut trouver une forme simple et néanmoins capable de jouer avec la lumière. L’idée est de jouer avec des découpes traversantes en divers endroits (sans que ça devienne trop sportif)

 

La première découpe et le gag du débutant

Il n’y a que la première fois qui compte.  Il m’a fallu trois heures pour arriver à ce premier résultat et disqualifier un certain nombre d’outils. Exit la perceuse et les forets spéciaux pierre : ça chauffe et ça ne perce pas. Exit une meule montée sur la même perceuse, elle ne tournait pas assez vite pour attaquer correctement la pierre.

Ont été qualifiées  des meules montées sur un Dremel et tournant entre 9.000 et 14.000 tours.

Une mini-perceuse porte bien son nom et quoi qu’on fasse l’arithmétique est implacable. Les meules font entre 8 et 12 mm de longueur. Il ne faut pas plus de 10 mm de tige hors du porte outil. Ce qui fait qu’on dispose d’une profondeur théorique utile de 18 à 22 mm ! Pour une épaisseur de 30 mm

En français, Coco si tu veux percer un trou … faudra attaquer la pierre par les deux côtés  et tomber pile en face.

Et zou, décalque du dessin original, construction d’un gabarit en carton avec les découpes, report du dessin retourné sur l’autre face après avoir mis en place les repères nécessaires à un positionnement pile-poil.

 

Les perçages

Avec les bons outils et la méthode, le travail avance assez vite. Chaque trou représente une petite heure de travail.

 

Les découpes

En deux séances, les trous se voient dotés de leur courbe qui s’approfondit asset rapidement.

Le travail est un poil fastidieux car il faut rester souple mais précis avec les meules. Il faut surtout éviter de les faire chauffer, car certaines meules (bas de gamme) ont un liant qui font à haute température… et alors plus de meule.

 

Les découpes (enfin) complètes

Les découpes intérieures sont à peu près terminées. Merci les meules têtes d’épingle. Il reste à travailler les formes extérieures pour donner un mouvement à l’ensemble. Au passage on voit nettement sur la vue de droite que la surface est totalement striée. Le ponçage et le polissage promettent quelques parties de plaisir.

 

Ouah ! C’est fini !

Après le traitement de l’extérieur de la forme, un ponçage en bonnet haut de forme et un polissage d’enfer, on découvre une pierre assez sympa sur le plan couleurs. Maintenant il reste à lui trouver un titre. Des suggestions ?