Le bois tendre, c’est dur !

Après de nombreux mois d’interruption, le maillet et les ciseaux à bois reprennent du service.

Avec peu de texte et beaucoup d’images vous allez découvrir comment un morceau de Pauwlonia se transforme progressivement en un truc sympa. Même si ce morceau a séché plus d’une dizaine d’années après avoir été écorcé, les premières couches restent tendres et le moindre choc marque la surface.

J’avais une vague idée de ce que je voulais faire, mais comme je ne sais toujours pas dessiner, j’ai collé quelques repères sur la buche et j’ai commencé à tailler dans le dur.

Base de départ

Au départ le morceau a une forme cylindrique avec un magnifique départ de branche. En prime le centre de l’arbre (tronc comme branches) est creux car à l’origine il y a une sorte de moelle comme dans le sureau. Donc il faut tenir compte de ce trou dans la réalisation finale.

Vous pouvez cliquer sur les vignettes pour voir les images en grand format.

 

 

 

 

 

 

Des traces d’humidité (?) sur l’une des extrémités.

Le départ d’une branche a laissé une belle marque brune. C’est tout mou en profondeur. Bonjour l’angoisse.

 

L’idée est de faire un sujet vertical avec son socle intégré et pour me (re)faire la main j’ai envie de découpes bien marquées.

Première séance

Le choix est fait. Le départ de la branche va servir de base à une tête. Je trace des formes sur les côtés en espérant que ça va bien se goupiller en volumes sympa. La 3D manuelle c’est pas toujours une évidence.

Je dégrossis une tête et trace une disposition globale des principaux volumes. Une petite découpe dans la face arrière.

On passe sous silence tout le rabotage pour avoir des surfaces à peu près agréables à tailler.

Deuxième séance

Dans la foulée de la première séance, je m’attaque à dégrossir le côté gauche et à approfondir la face avant

Je fais apparaître les creux et pleins de la face gauche

Face avant, je commence à marquer le socle et à dégager la tête et ce qui va l’encadrer

Troisième séance

Les volumes se dégagent de mieux en mieux. Le jeu consiste à dégager le sujet principal de la face arrière, sans oublier qu’au milieu de la pièce il y a ce f*** canal vide qui peut tout perturber. La ruse consiste à ne pas s’en approcher à moins d’un centimètre.

La découpe dorsale commence à apparaître

Face avant, la tête prend forme progressivement

Vue opposée de la découpe dorsale

Le dos reste sans changement

Je joue avec trois tailles de ciseaux droit : 14, 12 et 8 mm.  Malgré leur longueur il n’est pas toujours facile de passer aisément dans certains en droits. Même sis ça coince parfois, je me suis promis de ne pas céder à la facilité de la scie.

La SI Fa Si La Do Ré, c’est pas ma chanson (La Scie facie adorée)

Quatrième séance

Je progresse lentement sur la découpe dorsale et c’est ch*** (charmant). Le travail devient de plus en plus minutieux au moment où j’ai envie de filer des grands coups de maillets. Mais je me retiens car après la taille, il y aura des séances de ponçage. Donc calmos …

Les faces latérales commencent à prendre des arrondis qui vont dans le sens de ce que je souhaite.

Le truc consiste à travailler les quatre faces simultanément pour ne pas se laisser déborder et risquer le se trouver sur une face dans une situation irrécupérable.

 Cinquième séance

On s’éloigne progressivement de la buche initiale. Les trois gros plans permettent de voir comment la face supérieure évolue. Dans le dos elle a disparue et sur les faces latérales, il ne reste que deux témoins circulaires qui seront à travailler  ultérieurement.

Sixième séance

Maintenant que le dos est à peu près creusé correctement, je m’attaque à affiner les parties supérieures pour le donner un mouvement plus proche de l’idée que je m’en fais. Inutile de me demander si ce sont des bras ou des ailes, je n’en sais rien et vous êtes libres d’y voir ce que vous voulez.

Sur les faces gauche et avant, les arrondis se marquent de plus en plus. Sur la face droite, les volumes sont lissés mais le haut est toujours taillé droit.

Septième séance

Cette séance est consacrée au travail de la face avant pour dégager la tête. En conséquence il faut gérer les éventuels effets de bord sur les trois autres faces.

On note que toutes les faces sont encore balafrées de marques de ciseaux. Le ponçage ne sera pas une partie de plaisir.

Huitième séance

Je consacre cette séance à donner leur forme définitive au différents volumes de mon sujet. Je passe alternativement des ciseaux au ponçage pour atteindre mon objectif.

Les quatre faces sont terminées. Les copeaux résiduels sont éliminés et le ponçage donne un aspect lisse qui fait remonter les veines du bois. Compte tenu des différentes profondeurs, les teintes sont très différentes.

Neuvième et dernière séance

Après le ponçage (ch****tcharmant) comme pas possible pour passer les doigts dans certains endroits, je cire l’ensemble à la cire incolore. Je laisse sécher une nuit complète et je procède à un polissage (au dremel) pour obtenir un aspect brillant.

Waoohhhh c’est fini. Reste un  titre à trouver pour cette pièce et d’autres morceaux de bois à exhumer pour continuer à taper ……

[EDIT 19 juillet 2018] Et le titre c’est Envol 01