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Faut que ça sèche sinon c’est mou.

Une création entamée depuis janvier, lors de mes premières  expérimentations autour du papier mâché, a failli finir à la poubelle.

Des débuts poussifs.

Dessin de départ
Dessin de départ

Je pars d’une découpe de carton d’emballage pour faire une silhouette de ce que je vise. Simple parce que pour le dessin, j’ai deux mains gauches.

Le carton d’emballage est à la fois léger et a priori assez rigide pour créer des volumes intéressants.

 

Découpe faite
Découpe faite

Pour obtenir un vrai volume, je fais la découpe sur un carton double et j’écarte les deux morceaux par des entretoises réalisées dans les chutes. Faut en perdre le moins possible. Un peu de tireau de carrossier permet de stabiliser le tout.

Jusqu’ici tout va bien et je baigne dans une certaine félicité. Ceux qui ajoutent “Félicie aussi” sont invités à sortir.

 

Papier mâché posé 1
Papier mâché posé 1
Papier mâché posé 2
Papier mâché posé 2

Je commence la pose de papier journal sur les grands plans de profil. J’ai dans l’idée de faire des volumes plus galbés autour des des ronds qui dépassent. Et vas-y que je t’encolle (avec un o, précision à l’attention des esprits mal tournés) du papier journal pour faire une base d’accroche pour du paper mâché broyé fin. Le résultat est assez sympathique. Ca prend réellement forme. Et l’artiste se prend à rêver quelques jours de séchage puis gesso puis peinture et basta.

Et le rêve devient cauchemar.

En janvier, c’est l’hiver. (Belle tautologie, à domicile) et cette année, il est particulièrement humide. Résultat des courses, les plans couverts de papier journal sèchent en trois jours tandis que toutes les zones où j’ai mis (en quantité) du papier mâché ne sèchent pas. Même pas en surface. Pire, elles ramollissent le carton de base. La boule du haut commence à piquer du nez tant le carton est devenu mou et la masse humide pèse sur le porte-à-faux..

Poubelle ? Pas poubelle ?

Pris par d’autre travaux, je décide d’abandonner ce travail à son sort tout en le couchant sur un flanc, dans un coin de mon garage.

Patience et longueur de temps.

Courant février, je redécouvre ce truc presque sec sur la face restée à l’air. Aussitôt je le retourne pur laisser sécher l’autre face. Et début mars, miracle c’est sec. Dommage collatéral, le carton support qui supportait la boule du haut s’est un peu affaissé. Mais sec, c’est moins devenu beaucoup moins lourd.

PM005_Final_1PM005_Final_2Reprise du processus normal de travail. Pose de papier mousseline sur l’ensemble. J’en profite pour redresser la tête en tendant le papier sur la surface supérieure et en la soutenant, le temps du séchage avec une entretoise.  Après séchage du papier mousseline, une couche de gesso pour faire une base pour la peinture acrylique. L’ensemble est peint en blanc additionné d’une pointe de jaune pour tenter de rappeler un calcaire. Sur ce dernier point, je vais avoir du boulot pour apprendre à doser mes couleurs. Le premier essai donne un truc très jaune, (affreux). Une seconde couche avec moins de 0,25 % de jaune donne un résultat nettement plus proche de ce que je souhaite.

Au final.

Pour un premier essai dans cette direction technique, j’obtiens une Maternité qui me plait.

Dimensions 37 cm de long, 48 cm de haut, 8 cm de large à la base, le tout pour moins de six cents grammes une fois sec. Eh !! Eh !!

Reste à faire : un petit film 360° pour illustrer ce billet.

 

 

D’autres créations sur une base poly.

Comme j’utilise des vieux stocks de fourniture, je suis obligé de préparer une bonne quantité de blocs de polyuréthane en une seule fois. Ca s’apparente parfois à du travail en série. Cela permet de tester quelques variantes de travail en parallèle et de juger les pratiques que je sens le mieux.

Bref, vous allez trouver une petite série de travaux sur le même principe.

Deux formes travaillées simultanément

3 vues de la première forme

MP004_E01_1MP004_E01_2 MP004_E01_3

 

 

 

 

suivies de 2 vues de la seconde
MP003_E01_2MP003_E01_1

 

 

 

Et le résultat final en deux vues

MP003 et MP004 Final_1

 

 

MP003 et MP004 Final_2

 

 

 

 

 

 

 

 

Deux totems mono-face travaillés ensemble

Même technique que précédemment. La différence c’est qu’avec un bloc de mousse, on obtient deux totems.

TOT001 et TOT002 E01TOT001_E01

 

avec ce résultat final. TOT001 et TOT002 Final

 

 

 

 

(Cliquez sur les vignettes pour agrandir)

 

 

Prochaines pistes de travail

  1. varier les formes pour pousser vers l’abstraction
  2. regarder les travaux de Arp
  3. se documenter sur les monuments aux morts de Yougoslavie (Tito était partisan d’abstractions pour éviter d’exalter telle ou telle communauté de l’ex-yougoslavie)
  4. élargir la palette de couleurs.

 

 

 

Et avec du polyuréthane, tu fais quoi ?

Sculpture, Modelage, tout est affaire de volumes.

La taille  consiste à enlever de la matière. Le modelage travaille dans l’ajout. Le papier mâché des épisodes précédents joue aussi sur l’ajout de matière autour d’une ossature ou d’une forme de base.

En poussant le concept plus loin, je suis parti sur la pose de papier (pas mâché, mais bien encollé) sur des formes en polyuréthane.

tout frais démoulé
tout frais démoulé

La méthode de base est simplissime. Je balance de la mousse de polyU dans des bouteilles plastiques, histoire d’avoir des blocs à peu près réguliers. Je passe les détails de mise en oeuvre de la mousse car ça relève du bricolage de maçon ou de plâtrier.

 

 

la forme prend forme
la forme prend forme

En taillant aux cutters (différents modèles sont utiles) le bloc, j’obtiens la forme recherchée.

 

 

 

Papier et gesso
Papier et gesso

Cela fait, yapuka poser du papier encollé sur la forme en question? Mon choix se porte sur du papier de soie (aussi appelé papier mousseline – 18 grammes le mètre carré ).

Quand c’est bien sec, une couche de gesso permet de constituer un fond qui accrochera la peinture sans qu’elle se perde dans la mousse.

MP001_Final2S’ensuit une mise en peinture avec de l’acrylique. et selon les choix, les résultats sont divers et variés.

 

Pour la forme de cet article, j’ai choisi de passer un mélange irrégulier de noir et de blanc pour recréer l’illusion d’un marbre très moucheté. Certains endroits ont été, de plus, recouverts d’une peinture à effets argentés. Comme tout choix, c’est discutable, mais j’assume.

Je dois mettre dans la section “Galerie” les autres vues de cette réalisation.

 

 

Un penseur de radin.

En quelques photos un sujet traité en parallèle du PM004 qui m’a posé tant de problèmes d’équilibrage (voir ici ), et qui s’est mieux passé. Un vrai régal !!

PM006 Pose papier en cours
PM006 Pose papier en cours

Même technique de préparation, de montage et de réalisation générale. Mais l’idée est de partir d’une spirale et de l’équilibrer en renforçant le pied et la liaison avec le socle.

Ce dernier est toujours en carton-bois et se gondole dès qu’il est humidifié par la pose de bandes de papier mâché.

L’ensemble est suffisamment léger pour tenir de façon très stable. Comme quoi des fois, ça peut chémar !

PM006 Après Gesso
PM006 Après Gesso

Sur la deuxième photo (cliquez pour agrandir ) on voit bien l’épaisseur du pied (et le léger cintrage du socle).

Mais au final, l’ensemble est proche de mon idée de départ.

 

 

Par contre j’ai changé la mise en couleur.

La totalité du support est recouverte d’un aplat gris-bleu. C’est le mélange utilisé sur les modèles précédents lors des brossages à sec. Cette fois ci, l’aplat va servir de fond.

Sur cet aplat, je brosse, à sec, une peinture à reflets métalliques argent. De loin, cela donne l’impression d’un support réalisé en métal. c’est assez bluffant.

Le personnage est peint en blanc.

PM006 Final de face
PM006 Final de face
PM006 Final profil
PM006 Final profil

 

PM006 Final Dos
PM006 Final Dos

Et un gros plan pour se mettre la tête au clair. On voit mieux comment la lumière accroche la surface du papier.

PM006 Gros plan
PM006 Gros plan

Quant au titre, c’est évident puisque c’est fait avec essentiellement des matériaux de récup. Réaliser un vrai bronze revient à quelques centaines/milliers d’euros. Réaliser le même sujet en acier devrait revenir à une dizaine d’euros et je vais, d’ailleurs, y réfléchir.

NOTA – pour les curieux de la technique, sous les bandes de papier de soie qui recouvrent le tout, il y a de la ouate de cellulose mélangée de colle à papier peint. La ouate de cellulose est une matière dont je reparlerai, car j’expérimente divers sujets avec.

 

Victime de la gravité !

PM003 a tellement été malmené qu’il a failli finir à la poubelle.

Il suffit parfois de se cramponner pour arriver à sauver les meubles.

PM003 Structure de départ en double fil
PM003 Structure de départ en double fil

En cause, une mauvaise appréciation des équilibres fondamentaux du sujet. Au début, je monte sur un (trop) petit socle (7×10) une silhouette se tenant sur une jambe. La structure est faite d’un fil galvanisé d’un diamètre de 1,6mm torsadé en double. Vu la hauteur du sujet, j’aurais dû me rendre compte que c’était déjà trop léger, trop souple, même pour du papier mâché.

Au moindre souffle d’air, ça tangue d’avant en arrière, mais le centre de gravité est grossièrement à la verticale du socle.

Quand on est apprenti, on ne doute de rien quitte à se ramasser plus tard.

 

 

PM003 début pose papier
PM003 début pose papier

La pose des premiers éléments de papier mâché  entraine un rééquilibrage du sujet.

On voit que la jambe arrière a été modifiée pour tenter de ramener le centre de gravité vers l’avant.

Quant à la jambe avant, elle est plus d’équerre que sur le premier état.

Bref la galère commence.

 

 

PM003 Pose papier terminée ?
PM003 Pose papier terminée ?

Quand le papier est posé sur tout le corps, le résultat semble sympathique.

Il reste la tête à réaliser mais ce n’est pas un problème.

Le problème va venir de deux facteurs qui se combinent pour me prendre la tête.

Quand le papier mâché est humide, il est relativement lourd et le centre de gravité du sujet descend vers le socle. C’est bien 😉

Mais quand il sèche, il redevient tout léger et le centre de gravité remonte et le sujet prend du ballant sur mon montage (trop) souple.

De plus le socle, fait de carton bois, se gondole une fois recouvert de papier mâché humide. Et après séchage il reste cintré si bien que mon sujet à l’air (idiot) monté comme sur une bascule. Enervant à souhait.

PM003 Tête terminée.
PM003 Tête terminée.

La tête ajoutée, le sujet bascule comme un ivrogne irrémédiablement vers l’arrière, sous l’effet conjugué d’un socle cintré, d’un centre de gravité mal placé et d’une structure pas assez rigide.

La torture commence, (la poubelle menace) car chaque fois que je cintre la structure pour rééquilibrer la chose, le papier mâché se déchire à l’endroit de la nouvelle flexion. Et je t’ajoute du papier mâché pour masquer la fissure. Et je déséquilibre le truc. Et je te cintre le machin ailleurs. Et je masque la nouvelle déchirure….

 

Bon on se calme et on réfléchit

PM003 Structure finale.
PM003 Structure finale.

La solution consiste à rigidifier la structure par l’ajout d’une tige de plus de 2mm qui part du socle, suit la jambe avant, le corps pour finir dans le cou.

J’en profite pour rééquilibrer l’ensemble une fois pour toute et au passage je supprime ce qu’il y avait dans la main droite du personnage. En discutant avec mon comité de suivi, on a jugé que ça faisait concon  donc ça a giclé.

Maintenant, même avec un socle cintré, ça tient en équilibre.

Attention, le sujet reste léger (dans les 150 – 200 grammes )

Après peinture le résultat final est le suivant

PM003 3/4 avant gauche
PM003 3/4 avant gauche

Pour la peinture même recette que pour PM001 et PM002, mélange gris-bleu d’acrylique passé à sec.

PM003 Profil droit
PM003 Profil droit

Un retour aux bases de la physique , le polygone de sustentation, les forces, le levier….. s’impose. J’ai vraiment dû buller pendant les cours de physique..