Comme j’utilise des vieux stocks de fourniture, je suis obligé de préparer une bonne quantité de blocs de polyuréthane en une seule fois. Ca s’apparente parfois à du travail en série. Cela permet de tester quelques variantes de travail en parallèle et de juger les pratiques que je sens le mieux.
Bref, vous allez trouver une petite série de travaux sur le même principe.
Deux formes travaillées simultanément
3 vues de la première forme
suivies de 2 vues de la seconde
Et le résultat final en deux vues
Deux totems mono-face travaillés ensemble
Même technique que précédemment. La différence c’est qu’avec un bloc de mousse, on obtient deux totems.
avec ce résultat final.
(Cliquez sur les vignettes pour agrandir)
Prochaines pistes de travail
varier les formes pour pousser vers l’abstraction
regarder les travaux de Arp
se documenter sur les monuments aux morts de Yougoslavie (Tito était partisan d’abstractions pour éviter d’exalter telle ou telle communauté de l’ex-yougoslavie)
La taille consiste à enlever de la matière. Le modelage travaille dans l’ajout. Le papier mâché des épisodes précédents joue aussi sur l’ajout de matière autour d’une ossature ou d’une forme de base.
En poussant le concept plus loin, je suis parti sur la pose de papier (pas mâché, mais bien encollé) sur des formes en polyuréthane.
La méthode de base est simplissime. Je balance de la mousse de polyU dans des bouteilles plastiques, histoire d’avoir des blocs à peu près réguliers. Je passe les détails de mise en oeuvre de la mousse car ça relève du bricolage de maçon ou de plâtrier.
En taillant aux cutters (différents modèles sont utiles) le bloc, j’obtiens la forme recherchée.
Cela fait, yapuka poser du papier encollé sur la forme en question? Mon choix se porte sur du papier de soie (aussi appelé papier mousseline – 18 grammes le mètre carré ).
Quand c’est bien sec, une couche de gesso permet de constituer un fond qui accrochera la peinture sans qu’elle se perde dans la mousse.
S’ensuit une mise en peinture avec de l’acrylique. et selon les choix, les résultats sont divers et variés.
Pour la forme de cet article, j’ai choisi de passer un mélange irrégulier de noir et de blanc pour recréer l’illusion d’un marbre très moucheté. Certains endroits ont été, de plus, recouverts d’une peinture à effets argentés. Comme tout choix, c’est discutable, mais j’assume.
Je dois mettre dans la section “Galerie” les autres vues de cette réalisation.
En quelques photos un sujet traité en parallèle du PM004 qui m’a posé tant de problèmes d’équilibrage (voir ici ), et qui s’est mieux passé. Un vrai régal !!
Même technique de préparation, de montage et de réalisation générale. Mais l’idée est de partir d’une spirale et de l’équilibrer en renforçant le pied et la liaison avec le socle.
Ce dernier est toujours en carton-bois et se gondole dès qu’il est humidifié par la pose de bandes de papier mâché.
L’ensemble est suffisamment léger pour tenir de façon très stable. Comme quoi des fois, ça peut chémar !
Sur la deuxième photo (cliquez pour agrandir ) on voit bien l’épaisseur du pied (et le léger cintrage du socle).
Mais au final, l’ensemble est proche de mon idée de départ.
Par contre j’ai changé la mise en couleur.
La totalité du support est recouverte d’un aplat gris-bleu. C’est le mélange utilisé sur les modèles précédents lors des brossages à sec. Cette fois ci, l’aplat va servir de fond.
Sur cet aplat, je brosse, à sec, une peinture à reflets métalliques argent. De loin, cela donne l’impression d’un support réalisé en métal. c’est assez bluffant.
Le personnage est peint en blanc.
Et un gros plan pour se mettre la tête au clair. On voit mieux comment la lumière accroche la surface du papier.
Quant au titre, c’est évident puisque c’est fait avec essentiellement des matériaux de récup. Réaliser un vrai bronze revient à quelques centaines/milliers d’euros. Réaliser le même sujet en acier devrait revenir à une dizaine d’euros et je vais, d’ailleurs, y réfléchir.
NOTA – pour les curieux de la technique, sous les bandes de papier de soie qui recouvrent le tout, il y a de la ouate de cellulose mélangée de colle à papier peint. La ouate de cellulose est une matière dont je reparlerai, car j’expérimente divers sujets avec.
PM003 a tellement été malmené qu’il a failli finir à la poubelle.
Il suffit parfois de se cramponner pour arriver à sauver les meubles.
En cause, une mauvaise appréciation des équilibres fondamentaux du sujet. Au début, je monte sur un (trop) petit socle (7×10) une silhouette se tenant sur une jambe. La structure est faite d’un fil galvanisé d’un diamètre de 1,6mm torsadé en double. Vu la hauteur du sujet, j’aurais dû me rendre compte que c’était déjà trop léger, trop souple, même pour du papier mâché.
Au moindre souffle d’air, ça tangue d’avant en arrière, mais le centre de gravité est grossièrement à la verticale du socle.
Quand on est apprenti, on ne doute de rien quitte à se ramasser plus tard.
La pose des premiers éléments de papier mâché entraine un rééquilibrage du sujet.
On voit que la jambe arrière a été modifiée pour tenter de ramener le centre de gravité vers l’avant.
Quant à la jambe avant, elle est plus d’équerre que sur le premier état.
Bref la galère commence.
Quand le papier est posé sur tout le corps, le résultat semble sympathique.
Il reste la tête à réaliser mais ce n’est pas un problème.
Le problème va venir de deux facteurs qui se combinent pour me prendre la tête.
Quand le papier mâché est humide, il est relativement lourd et le centre de gravité du sujet descend vers le socle. C’est bien 😉
Mais quand il sèche, il redevient tout léger et le centre de gravité remonte et le sujet prend du ballant sur mon montage (trop) souple.
De plus le socle, fait de carton bois, se gondole une fois recouvert de papier mâché humide. Et après séchage il reste cintré si bien que mon sujet à l’air (idiot) monté comme sur une bascule. Enervant à souhait.
La tête ajoutée, le sujet bascule comme un ivrogne irrémédiablement vers l’arrière, sous l’effet conjugué d’un socle cintré, d’un centre de gravité mal placé et d’une structure pas assez rigide.
La torture commence, (la poubelle menace) car chaque fois que je cintre la structure pour rééquilibrer la chose, le papier mâché se déchire à l’endroit de la nouvelle flexion. Et je t’ajoute du papier mâché pour masquer la fissure. Et je déséquilibre le truc. Et je te cintre le machin ailleurs. Et je masque la nouvelle déchirure….
Bon on se calme et on réfléchit
La solution consiste à rigidifier la structure par l’ajout d’une tige de plus de 2mm qui part du socle, suit la jambe avant, le corps pour finir dans le cou.
J’en profite pour rééquilibrer l’ensemble une fois pour toute et au passage je supprime ce qu’il y avait dans la main droite du personnage. En discutant avec mon comité de suivi, on a jugé que ça faisait concon donc ça a giclé.
Maintenant, même avec un socle cintré, ça tient en équilibre.
Attention, le sujet reste léger (dans les 150 – 200 grammes )
Après peinture le résultat final est le suivant
Pour la peinture même recette que pour PM001 et PM002, mélange gris-bleu d’acrylique passé à sec.
Un retour aux bases de la physique , le polygone de sustentation, les forces, le levier….. s’impose. J’ai vraiment dû buller pendant les cours de physique..
Suite à un échange avec une de mes honorables correspondantes (merci Nadège), je montre un gros plan de la surface de PM 001
C’st pris en vue plongeante de trois quart arrière, avec le cou, l’épaule droite et le haut du dos.
Le mélange n’est délibérément pas homogène avec des traces du bleu qui tirent le gris vers une teinte plus agréable qu’un gris neutre. A gauche on voit aussi des traces de noir.
L’éclairage rasant (notamment en bas à droite) laisse voir l’aspect de la surface où se superposent les effets liés à
la texture du papier mâché recouvert du papier de soie
l’application grossière du gesso
la peinture “à sec” due la teinte grise, qui n’a pas accroché partout.
Ca c’était pour l’art….
Pour le cochon, je mets une petite vidéo de l’autre sujet (PM 002) qui donne une vision 360° de la chose. C’est un premier essai réalisé en image par image avec un iPhone et un iPad.
Je vais réaliser progressivement des 360° de l’ensemble de mes travaux car la sculpture est une affaire de volume et la photo ne rend jamais qu’une face à la fois. Ceci est évidemment frustrant tant pour vous qui me faites le plaisir de découvrir mon boulot que pour moi, qui éprouve des difficultés à le mettre en valeur.
Next step : Mettre en place une galerie (sans les posts).
De l'art de s'abimer les doigts en créant des trucs que vous pouvez ne pas aimer.